Thérapie au rétinoïde : Comment le trétinoïne et l'adapalène améliorent la peau

Thérapie au rétinoïde : Comment le trétinoïne et l'adapalène améliorent la peau

La peau qui se renouvelle, les pores qui se débloquent, les rides qui s’atténuent - tout ça, c’est possible avec deux molécules qui ont changé la dermatologie depuis des décennies : le trétinoïne et l’adapalène. Ce ne sont pas des crèmes miracles, mais des traitements scientifiquement prouvés, utilisés par des millions de personnes dans le monde. Leur secret ? Ils agissent comme des messagers chimiques qui forcent la peau à se régénérer plus vite. Mais ils ne fonctionnent pas de la même manière, et choisir le bon, c’est ce qui fait la différence entre une peau qui s’améliore et une peau qui se déchire.

Comment fonctionnent vraiment ces deux rétinoïdes ?

Le trétinoïne, c’est le pionnier. Découvert dans les années 1950, c’est la forme active de la vitamine A. Il pénètre profondément dans la peau, jusqu’au derme, là où les rides et les taches se forment. Il accélère le renouvellement cellulaire, décolle les cellules mortes qui bouchent les pores, et stimule la production de collagène. C’est pourquoi il est encore considéré comme la référence pour les signes du vieillissement. Une étude de 2018 a montré que 0,05 % de trétinoïne améliorait les rides fines de 42 % après 24 semaines.

L’adapalène, lui, est plus récent. Développé comme un rétinoïde synthétique, il agit surtout au niveau de l’épiderme, la couche superficielle. Il ne stimule pas autant le collagène, mais il est extrêmement efficace pour dégager les comédons (points noirs et blancs) et réduire l’inflammation. Sa structure chimique est plus stable : il ne se dégrade pas à la lumière, contrairement au trétinoïne, ce qui le rend plus facile à utiliser. Il peut même être mélangé avec du peroxyde de benzoyle sans perdre son efficacité - une combinaison puissante pour l’acné.

Quel est le vrai différentiel entre efficacité et tolérance ?

Beaucoup pensent que plus fort = mieux. Pas toujours. Une étude sur 150 patients chinois en 2002 a montré que l’adapalène 0,1 % était aussi efficace que le trétinoïne 0,025 % pour réduire les lésions d’acné - mais avec 37 % moins d’irritation. Sur une échelle de 10, les patients ont noté 2,1 de gêne avec l’adapalène contre 3,4 avec le trétinoïne. C’est une différence énorme quand on commence.

Le trétinoïne, surtout en version classique, peut être brutal. Rougeur, desquamation, sensation de brûlure - c’est ce qu’on appelle la « rétinisation ». 92 % des utilisateurs rapportent ces effets au début. Mais l’adapalène ? 78 % seulement. Et si vous avez la peau sensible, réactive, ou que vous avez déjà eu une réaction négative à un soin actif, l’adapalène est la porte d’entrée idéale.

Par contre, si vous cherchez à atténuer des rides profondes, des taches de vieillesse ou une peau épaisse et terne, l’adapalène ne fera pas le travail. Une étude de 2004 dans les Archives of Dermatology a montré que le trétinoïne 0,05 % améliorait les taches pigmentaires de 58 %, contre 47 % avec l’adapalène 0,3 %. Pour le vieillissement cutané, le trétinoïne reste le seul qui agit en profondeur.

Les données cliniques ne mentent pas

En 2022, une méta-analyse de 22 études a révélé que l’adapalène 0,3 % (la version sur ordonnance) avait un « nombre nécessaire à traiter » (NNT) de 2,1 pour nettoyer l’acné. Cela signifie que sur 2 personnes traitées, 1 aura une amélioration significative. Pour le trétinoïne 0,025 %, c’est 2,8. En clair : vous avez plus de chances d’avoir un résultat avec l’adapalène en moins de temps, avec moins de souffrance.

Et pour les résultats à long terme ? Les études montrent qu’il faut 8 à 12 semaines pour voir un changement visible. Mais les vrais résultats, les changements durables, arrivent après 6 à 12 mois. Une étude sur 107 personnes a montré que le trétinoïne montrait une amélioration plus rapide pour les rides (12 semaines) que l’adapalène (16 semaines). Mais après 24 semaines, les deux sont proches. La clé ? La régularité. 87 % des personnes qui persistent au-delà de 12 semaines voient une nette amélioration.

Méthode en sandwich pour appliquer un rétinoïde : crème, produit, crème, avec des boutons qui s'échappent et un soleil barré.

Les erreurs que tout le monde fait (et comment les éviter)

Le plus grand piège ? Croire qu’il faut en mettre beaucoup pour que ça marche. Une noisette (la taille d’un pois) pour tout le visage, c’est suffisant. Mettre plus, c’est juste augmenter les risques de brûlures, sans accélérer les résultats.

Autre erreur : l’appliquer le matin. Le trétinoïne est photosensible. Il se dégrade à la lumière du soleil, et rend la peau plus vulnérable aux coups de soleil. Même l’adapalène, bien que plus stable, augmente la sensibilité au soleil. Il faut absolument utiliser une crème solaire SPF 30+ chaque jour. Une étude sur 5 ans a montré que ceux qui oubliaient la protection avaient 3,2 fois plus d’effets secondaires.

Et puis, il y a la peur de la « purge ». C’est normal : au début, vous pouvez avoir plus de boutons. C’est votre peau qui expulse les impuretés coincées. Avec le trétinoïne, ça dure 10 à 14 jours. Avec l’adapalène, 3 à 7 jours. Si vous arrêtez à ce moment-là, vous perdez tout. La solution ? Le « sandwich » : appliquez une fine couche de crème hydratante, puis le rétinoïde, puis encore une couche de crème. Une étude de 2022 a montré que cette méthode réduit l’irritation de 47 %.

Coût, disponibilité et nouvelles formules

L’adapalène 0,1 % est disponible sans ordonnance depuis 2016. Vous le trouvez en pharmacie, sous la marque Differin, pour environ 15 €. Le trétinoïne, lui, reste sur ordonnance. En France, une tube de 30 g coûte entre 10 et 45 €, selon la formule et si vous avez une couverture santé. Les nouvelles versions comme Altreno (0,05 % en lotion) sont conçues pour être plus douces - et elles le sont. Moins de 35 % d’irritation par rapport à l’ancienne formule, avec le même effet.

Les combinaisons sont aussi de plus en plus populaires. Epiduo, qui mélange adapalène et peroxyde de benzoyle, a montré une efficacité de 81 % de nettoyage de l’acné en 12 semaines - contre 67 % pour l’adapalène seul. C’est une excellente option pour les acnés inflammatoires.

Chronologie de la peau sur 12 mois : de l'aspect terne à une peau lumineuse avec des fibres de collagène brillantes.

Qui doit choisir quoi ?

Si vous avez entre 18 et 30 ans, avec des points noirs, des boutons rouges, ou une peau grasse, commencez par l’adapalène 0,1 %. Il est efficace, doux, et vous évitera des semaines de peau en feu. Si après 6 mois, vous voyez que votre acné est sous contrôle mais que vos rides ou taches commencent à apparaître, passez au trétinoïne.

Si vous avez plus de 35 ans, avec des rides fines, une peau fine, des taches brunes, ou une texture irrégulière, le trétinoïne est votre meilleur allié. Mais si vous avez déjà une peau fragile, sèche, ou sensible, demandez une version à libération lente (comme Retin-A Micro) ou une formule comme Altreno. Elles réduisent l’irritation sans sacrifier l’efficacité.

Et si vous êtes enceinte ou envisagez de l’être ? Les deux sont contre-indiqués. C’est un point crucial : les rétinoïdes sont classés catégorie C par la FDA. Une grossesse pendant un traitement peut causer des malformations. Parlez-en à votre dermatologue avant de commencer.

Et après ?

Les rétinoïdes ne sont pas des traitements de courte durée. Ce sont des soins de fond. Comme un dentiste vous dit de vous brosser les dents tous les jours, votre dermatologue vous dit d’appliquer un rétinoïde plusieurs fois par semaine, pour toujours. C’est la seule façon de maintenir les résultats. Arrêter, c’est revenir en arrière.

La recherche avance. Des tests génétiques pourraient bientôt dire si vous êtes plus susceptible de réagir au trétinoïne ou à l’adapalène. Mais pour l’instant, la règle est simple : commencez doucement, soyez patient, protégez-vous du soleil, et ne vous arrêtez pas au premier effet secondaire. La peau ne change pas en une semaine. Elle change en mois. Et quand elle change, elle change pour de bon.

Le trétinoïne et l’adapalène peuvent-ils être utilisés ensemble ?

Non, il ne faut pas les utiliser en même temps. Les deux sont des rétinoïdes puissants, et les combiner augmente considérablement le risque d’irritation sévère, de desquamation et de barrière cutanée endommagée. Si vous voulez passer de l’un à l’autre, attendez au moins 4 à 6 semaines entre les changements, et consultez toujours un dermatologue.

Combien de temps faut-il pour voir des résultats avec l’adapalène ?

Les premiers signes d’amélioration (moins de points noirs, peau plus lisse) apparaissent généralement après 6 à 8 semaines. Pour un résultat clair et durable, il faut 3 à 6 mois d’utilisation régulière. Certains patients voient une nette amélioration de l’acné après 12 semaines, mais les effets sur les pores et la texture continuent de s’améliorer jusqu’à 12 mois.

Le trétinoïne fait-il vraiment disparaitre les rides ?

Oui, mais pas comme un injectable. Le trétinoïne ne supprime pas les rides profondes. Il les atténue en stimulant la production de collagène et en épaississant la peau. Des études montrent une réduction de 30 à 42 % des rides fines après 6 à 12 mois. Pour les rides marquées, il faut associer le trétinoïne à d’autres traitements comme les acides ou les lasers.

Puis-je utiliser un acide glycolique ou salicylique avec un rétinoïde ?

C’est possible, mais pas au début. En début de traitement, évitez les acides exfoliants. Ils augmentent l’irritation. Une fois que votre peau est habituée (après 8 à 12 semaines), vous pouvez les utiliser 1 à 2 fois par semaine, en les espacant des jours de rétinoïde. Par exemple : rétinoïde le lundi et jeudi, acide le mercredi et samedi.

Pourquoi mon dermatologue m’a-t-il prescrit du trétinoïne alors que j’ai la peau sensible ?

Parce qu’il a peut-être choisi une formule plus douce, comme Retin-A Micro ou Altreno. Ces versions libèrent le trétinoïne lentement, ce qui réduit l’irritation tout en gardant l’efficacité. Elles sont conçues spécifiquement pour les peaux sensibles qui ont besoin de l’effet anti-âge du trétinoïne sans les effets secondaires. Ce n’est pas une erreur - c’est une stratégie.